Noël 2010, un Noël pas comme les autres
L'équation infernale reste bien :
Neige + vent = congères
et c'est très exactement ce qui nous est arrivé le 23 décembre. Le vent, fort et soutenu, a poussé la neige fraîche pour l'accumuler en des tas dont la hauteur a pu atteindre 1,20 mètre.
En ce qui concerne notre village, nous savons tous que les congères se constituent sur la D 930 à hauteur de la ferme de Woimaison et après le restaurant de Jean-Pierre Mille en allant vers Crèvecœur et c'est bien là que les premiers véhicules sont restés bloqués ne pouvant plus ni avancer, ni reculer.
Les agriculteurs de Haute-Epine sont immédiatement intervenus pour tenter de dégager les véhicules bloqués, mais, bien sûr, il y avait parmi eux nombre de camions plus difficiles qu'une voiture à remettre dans le droit chemin et qu'il est devenu impossible d'évacuer puisqu'à 17:00 heures l'arrêté de Monsieur le Préfet les a interdit de circulation. On ne pouvait plus alors que les garer du mieux possible là où on pouvait le faire.
Les gendarmes, eux ont tenté d'arrêter le flux des voitures venant de Crèvecœur en les envoyant sur la route du cimetière où nombre d'entre elles se sont malheureusement enlisées, celles qui réussissaient à atteindre la place du village étant condamnées à errer dans Haute-Epine la route de la Neuville étant interrompue par suite de la chute d'un arbre sur la chaussée.
Commencée en milieu d'après midi, cette énorme galère s'est prolongée jusqu'à 3 heures du matin.
Grâce au travail de titan accompli par la DDE, renforcée par nos agriculteurs, tous les automobilistes ont pu être dégagés et renter chez eux et les neuf camions naufragés et interdits de circulation ont pu être proprement garés sur le parking du restaurant de Jean-Pierre Mille et sur un espace aménagé en haut de la rue du Grand Bout.
Heureusement pour les chauffeurs des camions, Jean-Pierre et France Mille étaient chez eux bien que leur restaurant soit fermé et ils se sont immédiatement portés au secours des chauffeurs qui ont trouvé chez eux chaleur et réconfort. Des habitants du village ont même proposé d'accueillir les chauffeurs chez eux pour la nuit mais ils ont préféré rester sur place.
A l'aube du 24 décembre, le ballet des tracteurs de Haute-Epine a repris, cette fois pour tenter de venir à bout des congères, une tâche frustrante, le vent rebouchant bien vite les passages péniblement frayés par les tracteurs.
Quant à nos chauffeurs de poids lourds ils ont pu prendre un petit déjeuner chez Jean-Pierre Mille, qui leur a même servi un coq au vin pour déjeuner !
A 17:00 heures, l'interdiction de circulation des poids lourds de Monsieur la Préfet a été levée et 6 des 9 camions ont pu reprendre la route, seuls deux camions d'hydrocarbures et un camion de boissons restant sur place à Haute-Epine.
Et nos courageux tracteurs déneigeurs ont continué leur tâche, libérant d'autres itinéraires autour du village avant d'enfin rentrer chez eux pour célébrer Noël.
Dans l'adversité d'une situation météo exceptionnelle, notre village a su faire preuve de beaucoup de dévouement et je pense que nous pouvons tous être fiers de nos agriculteurs, toute la famille Anthierens, Jacques, Pascal, Damien et Adrien, bien sûr, mais aussi Christian Désesquelles et Emmanuel Roose, qui se sont dépensés sans compter pour dépanner tout un chacun autour du Village. A nos agriculteurs méritants, il convient, bien sûr, d'associer Jean-Pierre et France Mille qui ont permis à 9 chauffeurs de poids lourds de vivre avec moins d'inconfort une situation très difficile puisqu'elle a bien failli les contraindre à passer Noël loin de chez eux dans la neige et le froid.
Le magnifique élan de solidarité que nous venons de vivre donne chaud au cœur et donne raison à ceux, nombreux, qui croient encore que le monde n'est pas uniquement peuplé d'égoïstes.
Aleth Béliard